Avant de découvrir Neige noire, son travail sur le Groenland, qui sera présenté en septembre prochain au sein du festival MAP de Toulouse, le photographe documentaire Olivier Laban-Mattei revient avec Yannick Le Guillanton sur son parcours de photo-journaliste, d’abord à l’AFP puis en indépendant pour prendre le temps de mieux analyser le cours du monde. Des années à saisir les grands événements de l’actualité internationale, du Printemps arabe au Yémen, du tremblement de terre à Haïti en 2010 aux effets néfastes du boom minier en Mongolie.
Son enquête sur la nouvelle paysannerie française, dont certains clichés ont rejoint la rétrospective que la BNF a consacrée à « La France sous nos yeux », est représentative de sa volonté de s’inscrire dans le temps long, fidèle à une éthique tant à la prise de vue qu’à la post-production de ses images qui privilégie l’humain délesté de ses artifices.
Son utilisation de l’image en général et du noir et blanc en particulier sont les outils qu’il a choisis pour laisser la narration et la réflexion prendre le pas sur l’immédiateté du cliché-choc que la presse se plaît tant à mettre en avant.