Podcast « L’Œil écoute » #43 | Estelle Decléènne, une photographie du sensible.

Podcast Hemeria - L’Œil écoute

Nourrie par la littérature et venue à la photographie par l’iconographie, Estelle Decléènne s’est appropriée l’éthique de l’urbex pour mieux se libérer de ses codes. Son extrême sensibilité, sa disponibilité à l’Autre, qu’il soit visible ou invisible, ont fait le reste. Photographe des lieux oubliés…

Nourrie par la littérature et venue à la photographie par l’iconographie, Estelle Decléènne s’est appropriée l’éthique de l’urbex pour mieux se libérer de ses codes. Son extrême sensibilité, sa disponibilité à l’Autre, qu’il soit visible ou invisible, ont fait le reste. Photographe des lieux oubliés, abandonnés — souvent des lieux d’aliénation —, elle donne une matérialité aux traces, au vivant, à la mémoire.

Si « ce sont les écrivains qui [lui] ont appris à regarder », c’est bien la puissance poétique de son regard qui redonne leur identité à ses disparus que l’on ne voit pas mais qui sont pourtant omniprésents. Photographe de la contre-archive comme elle se définit elle-même (« Je vais à rebrousse-poil de l’Histoire »), Estelle Decléènne voit le sublime dans le banal et produit des images d’où le sacré émerge sans qu’il soit convoqué. Il entre à pas feutrés comme un rais de lumière d’été à travers des feuillages d’un jardin ombragé.